Ecrit le 7 octobre 2016 sous La Vigne . Dernière mise à jour le, 8 octobre 2016.
Vendredi 07 octobre 2016
Il était une fois, au cœur de la Drôme provençale, un petit village entouré de vigne nommé Suze la Rousse. Il comptait en son sein, un petit domaine familial baptisé du nom de son terroir, « Les Gravennes ».
Cette histoire commence (trop ?) tôt, un matin ensoleillé d'octobre. Mon réveil n’a pas sonné mais je suis déjà debout, est-ce l’appel de la terre ? Ou le fruit du chant du coq ? Je me mets en tenue de combat, équipée pour monter le Ventoux. C’est bon ! Je suis prête pour mes premières vendanges.
J’arrive aux Gravennes, une partie de l’équipe est déjà là, visages souriants, profitant de la douce chaleur du soleil levant. Hop, je monte sur la remorque et nous partons pour la parcelle à vendanger. A mi-chemin, au milieu des bois, trois chevreuils nous saluent, puis nous arrivons. Le terrain est si sableux qu’on se croirait à la plage : « C’est typique de la Remise, parfait pour les blancs », me dit Rémi.
Distribution de sauts, puis de sécateurs, nous sommes fin prêts à attaquer le travail. Enfin presque…Bernadette me propose des gants. Je lui demande pourquoi :
- «Crains-tu les insectes? » me demande-t-elle.
- « Un peu... »
- «Tu sais qu’en bio, on ne met pas d’insecticide… » me répond-elle dans un sourire empli de tendresse
Saviez-vous que les raisins sont en moyenne à 50/60 cm du sol ? Mes jambes non plus ! Au fil des quarts d’heure, j’ai l’impression que les vignes sont de plus en plus basses...
Finalement, les vendanges ça vaut des cours de Body Pump. Tu travailles le bas du corps et le maintien du buste avec la coupe puis le haut lorsque tu emmènes ton seau au tombereau (c’est une remorque en fait !). Quand on dit que le travail c’est la santé…
À côté de moi, le vendangeur s’arrête bien plus souvent qu’à l’accoutumée. Quand on lui demande s’il n’est pas un peu paresseux, il nous répond en souriant qu’il n’en est rien, il a simplement pris l’habitude de se reposer avant d’être fatigué.
La fin de matinée arrive, les genoux grincent, la température monte, il est temps d’arrêter et de ramener les raisins au chai pour les presser. Saviez-vous que pour les blancs, le raisin doit être ramassé le plus frais possible avant d’être pressé directement à son arrivée en cave ? Maintenant oui !
J’arrive à ma partie préférée de l’histoire, la fin, celle où l’on goute les mouts. C’est sucré, très aromatique, on sent une petite acidité rafraichissante qui donne envie d’en reprendre. Dans la famille on aurait tendance à te demander si tu veux "une petite resucée" !
J’ai maintenant hâte de voir ce que ce millésime de côtes du Rhône blanc va donner, pas vous ?
Claire : nouvelle recrue 2016 - 2017 du Domaine des Gravennes